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Road Trip: la Citroën CX et l’héritage Citroën

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À l’heure où Citroën Héritage vend quelques véhicules du Conservatoire pour préparer le déménagement et les futurs ambitions du patrimoine de la marque (lire aussi : la vente de Citroën Héritage du 10 décembre), Boîtier Rouge à voulu reprendre le volant de mythiques Citroën pour un ultime road trip à travers la France. Au menu ? Des voitures très Boîtier Rouge, avec la XM de Navarro (lire aussi : la XM du commissaire Navarro), la CX du GIGN et la CX Prestige.

Le break du GIGN

Nous vous avions laissé à Toucy chez notre ami Alain Thuret de l’amicale des clubs Citroën. Mais avant de reprendre la route il convient de faire les présentations. Car si la première partie du trajet vers Lyon s’était déroulée à bord de la XM V6 du commissaire Navarro, nous avons décidé de changer de monture pour la suite du voyage, l’objectif étant de tester également deux autres Citroën ayant marqué de leurs empreintes le haut de gamme Français. Ces deux véhicules nous ont été prêtés par Hervé  Katz, un sympathique collectionneur. Et au moment où la nuit tombe je vais reprendre la route avec Olivier, le sympathique attaché de presse Citroën, dans un exemplaire particulier, j’ai nommé la CX break TGI du GIGN.

Dans les années 80 les forces du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale se procurent 6 break CX TGI. Leur mission est de pouvoir acheminer les membres du commando d’élite et leur matériel le plus rapidement possible à n’importe quel endroit du territoire. La légende dit que la vitesse de croisière de leurs déplacements était de 180, souvent plus en cas d’urgence. L’exemplaire de Hervé est un des 4 rescapés et sûrement le plus beau aujourd’hui. Cet exemplaire est exceptionnel. Par sa rareté, son histoire mais aussi et surtout par la qualité de sa restauration. Au moment où on se glisse à l’intérieur il apparaît que tout ou presque a été refait à neuf. Aucun détail ne manque. En partant d’un exemplaire totalement désossé, le break a été entièrement reconstruit comme à l’origine. Le châssis a été sablé, traité, la carrosserie entièrement repeinte évidemment et la mécanique est neuve. A l’intérieur la sellerie d’origine permet de garder le cachet incomparable des années 80. Ce roulage vers Lyon sera d’ailleurs l’occasion d’un test grandeur nature pour évaluer la fiabilité de l’ensemble. “Normalement tout va bien mais pour en être sûr il faut rouler avec. C’est le seul moyen de détecter les pannes”.  Les mots d’Alain ne me rassurent pas vraiment et je me dis qu’on est pas arrivés à Lyon.

Il nous reste 350 km à parcourir sur l’A6 pour atteindre notre étape. Nous partons en convoi et je décide de faire le passager dans la Prestige avec le propriétaire des voitures pendant qu’Olivier ouvrira la route dans le break GIGN censé être fiable.

Le charcutier de New York

Hervé c’est le genre de gars dont on sait au bout de 10 minutes de trajet qu’on peut s’en faire un ami. Déjà le garçon est discret mais marrant, condition essentielle pour fréquenter la rédaction de Boîtier Rouge, mais en plus il est passionné. En échangeant avec lui pendant que la CX Prestige s’enfonce dans la nuit je découvre qu’il est aussi passionnant. Un jour Hervé est parti à New York pour y ouvrir un magasin d’antiquités, quelques mois avant le 11 septembre et à quelques centaines de mètres des tours jumelles . La suite est facile à deviner, Hervé se retrouve sans activité, avec le mal du pays. Il découvre alors un magasin qui vend un confit de canard idéal pour se remonter le moral. De client il passe à revendeur et rapidement tout New York s’arrache ce fameux confit. Il devient alors “Le charcutier de New York”. Pour retrouver un peu du pays et de son enfance il décide de rouler en voiture française, ce sera une DS, achetée en Californie, et avec laquelle il fera les livraisons dans la mégapole américaine. Depuis, si il est rentré en Europe, Hervé n’en a pas perdu sa passion pour les chevrons.

Se taper 350 bornes de nuit, quand on est debout depuis 5 heures du matin et qu’on a déjà roulé toute la journée, c’est pas forcément reposant. Nous décidons donc de faire une pause sur une aire d’autoroute à mi parcours, histoire d’échanger nos impressions sur les CX et de changer de pilote. Je vais donc avoir le plaisir de prendre le volant monobranche du break. Il fait nuit noire et cette voiture a un défaut : ils n’ont pas prévu de veilleuse à l’intérieur. “Nan mais sérieux Olivier ils sont où les essuies glace là dessus ? “ Mon copilote mort de rire, entreprend donc un tour du propriétaire en pleine nuit sur un parking avec la lampe torche du téléphone. Donc sur la CX la clé de contact est cachée à gauche sous le volant, les essuies glaces sont représentés par une commande dite “satellite” sur le haut de la casquette pas loin des compteurs et les clignotants consistent en une sorte d’interrupteur posé sur le tableau de bord. J’ai mis un peu de temps à trouver et comprendre le fonctionnement de ces commandes dignes de la conquête spatiale mais nous voilà partis.

Contre toute attente il marche très bien ce break à l’allure d’armoire Normande. Mais y’a encore un détail auquel il va falloir s’habituer : sa direction “Diravi”. Dans leur volonté de ne rien faire comme tout le monde, les ingénieurs Citroën avaient développé cette direction à rappel asservi pour la SM (lire aussi : Citroën SM). L’objectif était de résoudre le problème inhérent aux premières directions assistées. A savoir une direction agréable en manœuvre mais trop souple sur grande route. Avant de prendre le volant on me prévient quand même :”évite de lâcher les mains du volant”. Finalement si les premiers kilomètres sont déstabilisants, on s’aperçoit vite des bienfaits de cette technique. Une fois habitué on conduit cet énorme break d’un doigt à 150 sur la voie de gauche. A ce rythme là on arrive quand même tard au restaurant où nous attend l’équipe de l’Héritage Peugeot Citroën DS. L’occasion d’évoquer le déménagement du Conservatoire, les projets futurs à Poissy et les nouvelles ambitions du groupe concernant la sauvegarde de son patrimoine. L’équipe est passionnée et certains membres présents ce soir là sont même des anciens salariés de chez Peugeot en retraite présents bénévolement pendant le salon Epoqu’auto.

Salon Epoqu’auto

Le salon Epoqu’auto de Lyon est un peu l’équivalent de Rétromobile. En moins clinquant, moins élitiste diront certains mais avec une ambiance incomparable. Ici on a su garder l’ambiance des petits salons malgré l’immense succès populaire de cette édition. Les clubs exposent voiture de prestige, populaires, mobylettes ou pièces comme partout ailleurs mais on oublie pas l’apéro et ici tout le monde se mélange. Après une visite de courtoisie chez GTI Powers pour admirer une 205 T16 et prendre des nouvelles de son sympathique président, notre mission est de découvrir qui se cache derrière les clubs Citroën.

Nous commençons notre visite par le club qui collectionne les Type H (lire aussi : Citroën Type H). A l’occasion des 70 ans de l’utilitaire, 2 exemplaires trônent sur l’îlot central du stand. Le président nous explique qu’ici la philosophie est “de ne jamais laisser un ami sur le bord de la route”. Notre visite nous fera découvrir de belles histoires comme on les aime chez BR avec 4 cabrios Marius Renard exposés par l’association “La Traction Universelle”. Marius Renard était un phénomène qui transformait des voitures depuis 1947. Son caractère affirmé et sa vie qu’on pourrait qualifier de dissolue auront raison des affaires mais le souvenir reste et son œuvre est toujours présente chez ces passionnés.

Sur le stand du 2cv Club de Lyon, on fête les 50 ans de la Dyane avec un bel exemplaire de 1967, rouge corsaire (lire aussi : Citroën Dyane): une des premières produites avec des poignées de portes spécifiques et quelques autres détails uniques qui disparaîtront sur les millésimes suivants. L’occasion de rappeler qu’à l’époque la Dyane devait concurrencer la 4L avec son hayon et enterrer la 2CV. La suite de la visite est une vraie immersion dans l’histoire de la marque avec les amis de la 2CV, l’Ami Club de France, qui nous rappelle que sur les 50 millions de Citroën produites, 11 millions sont des dérivés de 2CV. Chez GSAventure on a mis le paquet sur le décor avec la reproduction d’un dialogue de Tintin et des t-shirts inspirés également du personnage belge et rendant hommage à la GS dessinée par Opron. Une magnifique SM fraîchement restaurée par ci, des DS par là où encore un sympathique club Rosalie, il y en a pour tous les goûts. Nous finissons chez le CX Club de France créé en 1997 et qui expose une CX dans un état plus neuf que le neuf malgré ses 200 000 km au compteur et sa provenance lointaine, puisqu’elle vient de Tahiti.

Un de ces clubs mériterait à lui tout seul le tampon “approuvé par Boîtier Rouge”, le  LNA-Visa Club de France recueille comme son nom l’indique ces citadines souvent mal aimées qui ne trouvaient pas de Club Citroën acceptant de les accueillir. Ici on ne crache pas non plus sur les C15 et sur le stand on peut admirer un magnifique cabriolet Visa. Mieux, tout ce petit monde organise Les Citrons Boudés, un rassemblement à 25kms au sud d’Orléans où toutes les mal aimées sont conviées. Ça marche aussi si vous avez une C3 Pluriel. Ici pas de discrimination, mais la promesse d’un cochon grillé sur place. Rdv est pris, je pense qu’on en reparlera dans BR.

Chirac way of life

Samedi matin, après un au revoir chaleureux à Hervé, celui ci me confie les clés de la CX Prestige. Notre mission, la ramener à la capitale. Il nous reste 480 kilomètres à parcourir et nous prenons la route avec le sympathique président du Club C6 et des Essais du Club, Bertrand Ongaretti. Malgré la pluie incessante et les 30 ans de la limousine, nous traçons à une bonne vitesse en direction de Paris. Le confort est royal, le moteur, un 4 en ligne alimenté par un Turbo développe 168 chevaux pour un poids de 1370 kilos. Impensable de nos jours pour une voiture de cette taille. A l’époque on communiquait sur la vitesse de pointe de 220 km/h dans une pub devenue mythique mettant en scène Grace Jones. En sortie de péage la CX Prestige est encore capable d’humilier bien des allemandes avec son 0 à 100 envoyé en 7.8 secondes. D’ailleurs sous les trombes d’eau, la voie de gauche ne lui fait pas peur. De quoi provoquer quelques grimaces entre Lyon et Paris sur le visage de certains propriétaires de BMW.

Après une courte pause déjeuner, je décide de faire la suite du trajet derrière, à la place du président. C’est ici que cette voiture prend tout son sens. Dans cette version longue, l’espace est royal et vous pourrez allonger vos jambes au maximum. Les allume cigares intégrés dans chaque portière sont toujours bien pratiques en 2017 pour charger son portable et ses batteries. La position du siège est basse, ce qui peut surprendre au début. Mais passé quelques minutes d’autoroute en position quasiment allongée derrière, je comprend pourquoi Jacques Chirac roulait encore en CX en 1995. Parce qu’il n’existe aucune autre voiture française où on se sent aussi bien en passager. Vu de 2017, cette CX a le charme d’un première classe en Concorde. La CX trace à 150 sur la voie de gauche, je m’enfonce progressivement dans un sommeil mérité, dont je ne me réveillerais qu’une fois dans la capitale. La Prestige mérite son blason, j’attends au tournant  le test des nouvelles suspensions à butées hydrauliques de la marque. Maintenant je sais ce qu’est le confort.

Photos : Niko Laperruque, Bertrand Ongaretti, Olivier Petit

Découvrez le Charcutier de New York :

Merci à Hervé Katz, Bertrand Ongaretti du club C6 http://www.clubc6.com/

Olivier Petit de Citroën et l’équipe de Citroën Héritage.

Pour aller plus loin quelques adresses utiles : amicale Citroën : https://amicaledesclubscitroenetdsfrance.com/

LN/A- Visa Club de France : http://ln-lnaclubdefrance.e-monsite.com/

Club GSAventure : www.gsaventure.com

 


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